Date
14 June 2025

L’UE et le Royaume-Uni bloquent des réformes cruciales de la dette et ignorent les appels de la Commission de l’Union africaine pour l’établissement d’une Convention-cadre de l’ONU sur la dette souveraine
14 juin 2025 (Harare, Zimbabwe) – L’Union européenne et le Royaume-Uni ont mené un groupe de pays riches pour bloquer des réformes essentielles de la dette et ont ouvertement ignoré l’appel de la Commission de l’Union africaine en faveur de l’établissement d’une Convention-cadre de l’ONU sur la dette souveraine. Cette décision est survenue tôt dans la matinée du vendredi 13 juin 2025 à New York, bouleversant les négociations en cours sur un vaste ensemble de réformes de la dette à la veille de la quatrième Conférence sur le Financement du Développement (FfD4) à Séville, en Espagne, plus tard en juin.
Un paragraphe clé, le 49 (g), devait engager un processus intergouvernemental pour l’établissement d’une Convention-cadre de l’ONU sur la dette souveraine, un appel porté par le Groupe Afrique, l’Alliance des Petits États Insulaires (AOSIS), le Pakistan et le Brésil.
Cette proposition de réforme radicale de l’architecture de la dette est soutenue de façon constante par les présidents africains de la Zambie, du Ghana et du Nigeria, le Secrétaire général de l’ONU, la Directrice générale du FMI et le Président de la Banque mondiale.
Selon le dernier document de négociation partagé avec AFRODAD, l’UE et le Royaume-Uni ont tenté de supprimer les propositions concernant « l’établissement d’un processus intergouvernemental pour convenir d’une Convention des Nations Unies sur la dette souveraine ». Une réforme tant attendue de l’architecture de la dette, par le biais d’une Convention juridiquement contraignante qui garantit que tous les pays sont autour de la table sur un pied d’égalité, est donc non négociable pour la société civile. Les négociations ont révélé l’appel explicite à un processus intergouvernemental onusien, soutenu par de nombreux pays du Sud, notamment l’AOSIS et le Groupe Afrique.
Le Directeur exécutif de l’AFRODAD a déclaré : « La décision de l’UE et du Royaume-Uni fait fi des difficultés d’endettement rencontrées par les pays et citoyens africains. Avec 24 pays africains en détresse ou à haut risque d’endettement, il ne s’agit pas simplement de réduire le coût du capital. Quatre pays africains sont en défaut de paiement et aucun n’a achevé sa restructuration dans le cadre du Common Framework. Sept pays africains consacrent plus au service des intérêts de la dette qu’à l’éducation, et 25 dépensent davantage en intérêts de dette qu’en santé. Il est inconcevable que l’UE et le Royaume-Uni agissent ainsi alors que des vies sont en jeu. L’AFRODAD se tient aux côtés du Groupe Afrique, de l’AOSIS, du Pakistan et du Brésil pour réclamer un processus intergouvernemental aboutissant à une Convention-cadre de l’ONU sur la dette souveraine. »
Avec la réunion FfD 4 en Espagne en jeu, les actions de l’UE et du Royaume-Uni risquent de mener à un échec de la Conférence à Séville. L’AFRODAD appelle les co-facilitateurs à ne céder ni à l’intimidation ni aux menaces de contraintes budgétaires, afin d’obtenir un résultat FfD 4 ambitieux à Séville sur la question de la dette.
– FIN –
Pour plus d’informations, veuillez contacter M. Jason Rosario Braganza, Directeur exécutif du Forum et Réseau africain sur la Dette et le Développement (AFRODAD) à l’adresse suivante : jason@afrodad.org
Notes aux journalistes :
- Le groupe de pays qui bloque le paragraphe comprend l’Union européenne, l’Australie, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Suisse et le Royaume-Uni.
- Vous pouvez consulter les déclarations récentes du mécanisme CSO pour le Financement du Développement – l’espace de coordination pour la société civile mondiale ici : https://csoforffd.org/resources/ffd4-outcome-document-under-silence-procedure-response-by-the-civil-society-ffd-m/ et https://csoforffd.org/resources/letter-civil-society-urges-ffd4-co-facilitators-to-uphold-ambition-in-ffd4-outcom/